Dire les sens,
Oublier les mots,
Serrer contre son coeur
Un peu d'air, un peu d'âme.

Pascal Usseglio
 
23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 09:17
De toute éternité, de toute éternité,
L’Ombre et la Lumière, l’Ombre et la Lumière
De toute éternité, de toute éternité,
L’Ombre et la Lumière, l’Ombre et la Lumière
 
Ceux qui, aux cieux d’été par un soir étoilé,
Une nuit sans nuage, une nuit sans partage,
Elèvent leur regard vers la céleste toile
Où seule subsiste la clarté des étoiles;
 
Ceux qui émerveillés par le ciel constellé
Ont la force d’aller derrière la nuée,
Dans les interstices du manteau de la nuit
Où Lumière et Ombre s’affrontent et se fuient ;
 
Ceux qui malgré les susurrants scintillements
Se laissant sans sursaut bercer très lentement,
De l’infini guettent gravement les vertiges
Où l’âme grisée nous oublions de grands vestiges ;
 
Ceux qui, penchés au bord des abîmes célestes,
Gardant leur tête alerte, leurs oreilles ouvertes,
Sentent de tout leur corps murmurer les étoiles ; 
Ceux-là entendront le secret qu’elles dévoilent.
 
Prêtez donc vos oreilles nobles compagnons !
Aux sourds bruits de la nuit, au grelot du grillon,
Aux cris de la chouette, se mêle la chanson.
 
Prêtez donc vos oreilles noble compagnie !
Dans la nuit noire et or, quand Sélène est partie
Voici venir un chant, merveille et mélodie.
 
Donnez votre cœur à l’étoile d’occident,
Astre aimé du poète, première au firmament,
Voici venir Aithinpe, promesse d’un printemps.
 
Ouvrez donc votre porte au récit qu’elle apporte :
 
« 
De toute éternité, l’Ombre et la Lumière
Nées du Néant, leur père, de l’Energie, leur mère,
Liant le sort des temps à venir ou qui meurent,
Sœurs ennemies se combattaient avec fureur.
 
De toute éternité, dans le vaste univers,
Le Néant régnait seul, sans sujet, solitaire.
Démesure d’un seul et éternel instant,
Démesuré vertige de l’isolement,
Saisissant le Néant lui donnèrent conscience.
Le vide en son cœur fut solitude et souffrance.
D’une absence naissait une plainte. De ses pleurs,
Germa, fleuri de mille chœurs, un chant créateur.
 
La douce complainte de ses longs doigts tissait
Une onde cousue d’harmonies liées entre elles.
Petit à petit l’onde devint chevelure
Et la chanson se fit poème doux et tendre.
Le Néant d’une brise, la note caressante,
Souleva la belle chevelure ondoyante.
Leurs sourires se rencontrèrent tendrement
Comme la mer embrazzant le soleil couchant. 
 
L’univers ébranlé de leur double présence,
Néant et Energie se couvaient à distance.
Leurs yeux brillaient d’une promesse d’avenir ;
Se liant pour toujours, leur lueur allait luire.
L’Energie, aimait le Néant selon son coeur
Non son créateur mais son amant à jamais,
Et le Néant, dont la complainte était comblée,
S’avancèrent l’un vers l’autre tout en douceur.
 
De leurs premiers effleurements naquit le temps,
Et avec lui les siècles, les jours et les instants,
Car ils n’existaient pas de toute éternité.
D’abord tous restèrent en suspens, à observer.
Energie et Néant, les deux premiers amants, 
Encore tremblants après leurs premiers émois,
Encore étourdis de leur premier toi et moi,
Etaient aimus par l’arrivée de leur enfant.
 
(…)
Pascal Usseglio
Le chant secret des étoiles - premier chant
Jan 05 – juil 06